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Le ciné des enfants perdus 2 : le retour

du ciné, mais pas que !

L’interview du jour : Benjamin Rocher

Publié le 3 Juillet 2014 par Vanessa TERTRIN in L'interview, Benjamin Rocher, Alban Lenoir, Goal of the Dead

L’interview du jour : Benjamin Rocher

Pour cette seconde interview du Ciné des enfants Perdus, c’est Benjamin Rocher qui s’y colle ! Rencontré à l’occasion de la projection de « Goal of the Dead » (un film absolument excellent combinant des « zombies » et du foot dont Benjamin a réalisé la première mi-temps et Thierry Poiraud la seconde) lors d’une Absurde Séance au Katorza à Nantes, le jeune réalisateur français et bien sympathique (ben oui, ça va ensemble aussi) a accepté de prendre un peu de son temps pour répondre à mes questions. Sans plus attendre, voilà ce que ça donne !

*****

1. « Côté classique » :

Le Ciné des enfants perdus : Tout d’abord, merci d’avoir accepté cette interview ! Vous devez être pas mal sollicité en ce moment pendant cette « tournée ». Pour commencer, une question bateau s’il en est : comment en êtes-vous venu à la réalisation ? C’est un rêve de gosse qui se concrétise ?

Benjamin Rocher : Je n’ai pas souvenir avoir voulu faire autre chose dans la vie. Depuis que je sais tenir un crayon, je passe mon temps à me raconter des histoires avec mes petits dessins. Avec le temps, ces dessins sont devenus des storyboards, puis des films.

Le Ciné des enfants perdus : Vous êtes un jeune réalisateur français avec à son actif deux longs-métrages, la Horde et Goal of the Dead qui ont en commun des zombies (Pas les mêmes bien sûr, mais ça reste sanglant et violent dans les deux, et ça n’est pas un reproche, hein !) Peut-on dire que vous vous spécialisez dans le genre « horreur » et plus particulièrement dans le genre « zombie » ? N’avez-vous pas peur d’être catalogué dans un seul genre ?

Benjamin Rocher : Pour commencer, j’adore les histoires fantastiques, et particulièrement les créatures, les monstres. Je trouve les zombies particulièrement fascinants et parfaits réceptacles aux névroses de notre époque. Quand Yannick Dahan et moi avons travaillé sur « La horde », les zombies n’étaient pas encore aussi « mainstream » que maintenant. Nous pensions que nous étions en mesure de proposer quelque chose de frais et de français dans le domaine. Notre sujet et nos goûts pour ces créatures ont dicté cette orientation. Quand « Goal of the Dead » est arrivé, je ne l’ai pas pris pour « un film de zombies de plus ». C’est vraiment avant tout une comédie (d’horreur). Après « La horde », j’y ai vu la chance de pouvoir faire un film TRES différent du précédent, mais sans trop perdre mes repères non plus (c’est rassurant les monstres parfois). J’ai donc vraiment le sentiment d’avoir fait 2 films très très différents, dans leur style, leur ton et leurs genres. Même si il y a des « zombies / infectés » dans les deux. On peut faire tellement de genres différents avec le fantastique, qu’il serait dommage de cataloguer ceux qui en font. Mais certains ne sont tellement pas ouverts à ça qu’il y a effectivement un risque de se faire cataloguer.

Le Ciné des enfants perdus: Goal of the dead est un film français comme je voudrais en voir plus. Vous en avez réalisé la première partie, la première mi-temps, je le rappelle. Le film allie l’horreur et l’angoisse à l’humour à la française comme on aimerait en voir plus souvent. Il renvoie automatiquement à Shaun of the Dead (je suis une très grand fan d’Edgar Wright et de la Cornetto trilogy donc le parallèle est évident me concernant !). Quelles ont été vos influences pour Goal of the Dead (si vous en avez eu, bien sûr) ?

Benjamin Rocher : Avec « Goal of the dead », j’ai voulu écrire une lettre d’amour au cinéma populaire avec lequel j’ai grandi, celui des années 80. Il ne s’agit pas seulement du cinéma d’horreur de Carpenter, Raimi ou Romero, mais aussi des comédies française très potaches et irrévérencieuses tel que Yves Robert, Patrice Leconte, Patrick Schulmann ou Claude Zidi savait les faire à l’époque.

Le Ciné des enfants perdus : Vous avez co-écrit « la Horde » mais pas Goal of the Dead. Est-ce plus simple d’être à l’origine de l’histoire qu’on transcrit à l’écran ? Ou est-ce au contraire plus difficile d’essayer de montrer exactement ce qu’on avait en tête ?

Benjamin Rocher : Qu’il soit à l’origine du scénario ou pas, le réalisateur réécrit forcément son film plusieurs fois. Tout d’abord, il est forcément impliqué dans l’écriture du scénario. Ensuite, il fait des choix et transforme le film en fonction de l’évolution des moyens, des lieux et du casting. Le film se réécrit de lui-même pendant le tournage puis le montage. Le film trouve lui-même sa voie, il faut surtout être à son écoute. (LCDEP : Voilà qui est bien dit !)

Le Ciné des enfants perdus : Nous en venons tout naturellement à la suite de votre travail. Pouvez-vous nous parler un peu de vos projets à venir ?

Benjamin Rocher : Je travaille actuellement à un nouveau projet, avec des gentils et des méchants qui se courent après. (LCDEP: J’adore cette réponse, merci Benjamin.)

2. « Côté cornélien » :

Le ciné des enfants perdus :

  • Quentin Tarantino ou Martin Scorseese ? BR : Martin Scorsese le punk
  • Star Wars ou Star Trek ? BR : Star Wars
  • The Walking Dead ou Game of Thrones ? BR : Game of Thrones

3. « Côté court » :

- Un film qui a changé votre vie ? BR : Star Wars

- Un acteur/une actrice que vous rêveriez de diriger ? BR : Jack Black

- Le film que vous auriez voulu faire ? BR : Un jour sans fin

- Le dernier truc qui vous a fait rire ? BR : La série « Louie ».

4. Et pour finir, votre « Retour de manivelle », Benjamin ?

BR : C’est quoi ton top 10 film / BD / Livre / CD ? (Ca y est ? T’es calmée ?)

Le Ciné des enfants Perdus : …Merde… Oui ça calme un peu !! C’est une bonne question ! Je pense qu’à ce stade je peux te tutoyer parce que tu me mets dans une situation compliquée. Mais tu sais, je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation. Moi, si je devais résumer ma vie aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres. Des gens qui m’ont tendu la main, peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j’étais seule chez moi. Et c’est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée... Parce que quand on a le goût de la chose, quand on a le goût de la chose bien faite, le beau geste, parfois on ne trouve pas l’interlocuteur en face je dirais, le miroir qui vous aide à avancer. Alors ça n’est pas mon cas, comme je disais là, puisque moi au contraire, j’ai pu : et je dis merci à la vie, je lui dis merci, je chante la vie, je danse la vie... je ne suis qu’amour ! Et finalement, quand beaucoup de gens aujourd’hui me disent « Mais comment fais-tu pour avoir cette humanité ? », et bien je leur réponds très simplement, je leur dis que c’est ce goût de l’amour ce goût donc qui m’a poussé aujourd’hui à entreprendre une construction mécanique, mais demain qui sait ? Peut-être simplement à me mettre au service de la communauté, à faire le don, le don de soi… (Ben oui mais tu l’as cherché, aussi… NDLA : pour ceux qui ne l’auraient pas reconnue, c’est une citation tirée d’Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre)

****

Et voilà ! Je remercie encore une fois Benjamin pour le temps consacré au Ciné des Enfants Perdus et j’ai hâte de voir des méchants courir après des gentils dans ton prochain film, même s’ils les rattrapent (surtout s’ils les rattrapent en fait), même si c’est les gentils qui courent après les méchants, et même s’ils sont tous très fatigués à la fin d’avoir beaucoup couru. Et à vous fidèles lecteurs, je ne saurais que trop vous conseiller de regarder « Goal of the Dead » (scroll down mon ami et tu verras la bande-annonce) parce qu’il envoie sévère et parce que le casting y est très sympathique avec notamment Alban Lenoir (que j’adore !), Benoît Moret (que j’ai trouvé exceptionnellement drôle dans ce film) ou encore Tiphaine Daviot, et Ahmed Sylla. Une bonne comédie d’horreur et un film de zombies français juste comme on les aime.

Bande-annonce de "Goal of the dead"

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O
tanx
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